État civil : Raymond Auguste QUENEAU
Pendant que les Anglais échouent aux Dardanelles,
pendant que les Français résistent à Verdun,
pendant que le Cosaque écrasé par le Hun
s’enfuit en vacillant de terreur sur sa selle,pour la première fois les illustres semelles
de Charlot vagabond, noctambule ou boxeur
marin, policeman, machiniste ou voleur
écrasent sur l’écran l’asphalte des venelles.
Naissance : 21/02/1903 à Le Havre
Décès : 25/10/1976 à Paris
Nationalité : française
Activité : autre
Statut : civil (Classe : 1923)
Présentation
Parmi les poètes et écrivains ayant été témoins de la Grande Guerre, Raymond Queneau fut incontestablement l’un des plus jeunes et des plus précoces. Dès 1914, alors âgé d’onze ans à peine, il commence à consigner des observations quotidiennes, aussi bien sur ses lectures ou ses incursions dans les cinémas du Havre, où il vit avec sa famille, que sur les derniers débarquements, dans le port de la ville, de troupes alliées arrivant d’outre-Manche.
Queneau réutilisera le contenu de ce Journal du Havre – qui fera l’objet sous ce titre, avec d’autres journaux de l’auteur, d’une publication posthume – lors de l’écriture de son roman Un rude hiver, une chronique réaliste de la France de l’Arrière, durant la Grande Guerre. On y retrouve quantité de détails renvoyant aux marottes du jeune Havrais qu’il était, comme les badges des différents bataillons militaires, dont il faisait la collection. L’action se déroule dans cette même ville du Havre, et met en scène un personnage de pessimiste, dépourvu de tout esprit patriotique, inspiré à la fois par le père de l’auteur et par Queneau lui-même. Si l’on observe, dans l’œuvre de Queneau, un anti-militarisme souvent sarcastique, celui-ci se développera bien davantage après la Seconde Guerre mondiale.
Fiche réalisée par : Thomas Munoz
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