État civil : André Robert Gustave NEPVEU

Debout du cadavre et de la douleur,
Mais tout de même morceau de chair si plein d’espoir,
Ce tout petit morceau de bleu
Qui te porte est plus grand que le ciel,
Que tout le grand ciel trop sacré
(Le retour des hommes, Paris : éd. de la Nouvelle revue française, 1920, p. 78.)

Naissance : 10/03/1881 à Paris
Décès : 29/01/1959 à Paris
Nationalité : française
Statut : mobilisé.

médecin aide-major

Décorations :

Croix de guerre

Présentation

Né le 10 mars 1881, Luc Durtain, de son vrai nom André Nepveu, développe rapidement une double vocation. Médecin-otorhino-laryngologiste, il nourrit une dilection croissante pour les lettres, encouragée par la fréquentation du phalanstère de l’Abbaye de Créteil. Il s’essaie d’abord à la composition poétique avec Pégase, publié en 1908. Ce premier recueil est suivi en 1913 d’un roman-reportage qu’il intitule Conquêtes du monde. L’étape nécessaire. Mobilisé comme médecin aide-major en août 1914, sa participation confiante au conflit s’adosse à la conviction que la victoire sera rapide et que la guerre durera « trois ou quatre mois ». Affecté au sein de l’ambulance 10/7, il évolue en « marge de la guerre » et déplore la vacuité de son quotidien. En novembre 1915, il est ainsi incorporé à sa demande au 5e bataillon du 221e régiment d’infanterie. Son insertion dans la microsociété combattante ainsi que l’exposition aux dangers des premières lignes érigent le cadre d’une réflexion épistolaire sur la dualité intrinsèque de la nature et de l’action humaines.
Après avoir participé au début de la bataille de Verdun, il est relevé et versé dans une formation sanitaire de l’Arrière, installée à Pau. Il rejoint ensuite l’hôpital auxiliaire 201, à Bordeaux, où il reste jusqu’en juin 1917. Nommé à l’hôpital militaire Saint-Nicolas, il est au chevet des blessés de guerre, pour la plupart convalescents suite à une ou plusieurs amputation(s). En juillet 1917, des problèmes de santé entraînent sa mise hors cadre par décision ministérielle. Il use dès lors de l’écriture poétique pour s’interroger sur l’Homme et son devenir au-delà de la guerre. Une inquiétude existentielle traverse ainsi Le Retour des hommes, recueil édité en 1920. Vingt ans plus tard, il livre un récit pacifiste en prose intitulé La Guerre n’existe pas, roman de 1914-16. Il est l’auteur d’une œuvre critique et littéraire abondante, riche des engagements pris dans les grands débats idéologiques du XXe siècle, du communisme aux périls fascistes, en passant par la condition des Noirs et des peuples colonisés.

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Fiche réalisée par : Pauline Breton