Delluc Louis

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État civil : Louis Jean René DELLUC

— Ça pue !
Je réitère avec insistance ce bref monologue dans les escaliers de l’hôpital Saint-Senoch où je me suis égaré. On ne me fera pas séjourner neuf heures par jour, aggravées de gardes de nuit, dans une boîte à parfums de ce genre.
Est-ce que vous aimez les hôpitaux ? Beuh ! Les hôpitaux français de la guerre sentent le tabac, le caca, les pieds et l’amour à bon marché. Et aussi la drogue et la maladie.
— Ça pue !

(La Danse du scalp, 1919)


Naissance : 14/10/1890 à Cadouin
Décès : 22/03/1924 à Paris
Nationalité : française
Activité : écrivain
Statut : mobilisé
Matricule : 5199 (Classe : 1910)
Mobilisé à Paris 3e bureau

Présentation

Si c’est surtout le cinéaste de la première avant-garde française qui est passé à la postérité, Louis Delluc a également été un auteur prolifique, critique de théâtre et de cinéma, romancier et novelliste, et aussi à ses heures dramaturge et poète.

Ses écrits permettent de retracer son itinéraire à travers la Grande Guerre. Aux poèmes cocardiers du réformé malheureux succède rapidement un virage anarcho-pacifiste. Delluc se rapproche de la rédaction du Bonnet rouge, et multiplie les ouvrages polémiques : Monsieur de Berlin, qui relate les souvenirs d’un noble allemand ayant côtoyé un Guillaume II despotique, La guerre est morte, qui met en scène une conspiration visant à mettre un terme au conflit, et une pièce consacrée à l’infirmière Edith Cavell, fusillée par les Allemands pour avoir permis la fuite de soldats belges. Durant l’été 1917, l’affaire du Bonnet rouge contraint Delluc à s’éloigner de Paris…

Il est finalement mobilisé en janvier 1918, quelques jours après son mariage avec Ève Francis. Au gré de diverses affectations à l’arrière, sa vision – lointaine – du conflit évolue à nouveau, et ses idéaux pacifistes laissent place à l’incompréhension et au dégoût, bien tangibles dans La Danse du scalp, roman satirique sur les services de santé militaires.

Enfin, plusieurs nouvelles parues après l’Armistice tendent à refermer la parenthèse cauchemardesque du conflit, tandis que la vie reprend ses droits et que la Grande Guerre devient un sujet historique – voire cinématographique…

Commentaires

D’abord réformé pour raisons de santé (scoliose), Delluc est mobilisé en avril 1917, après une septième commission de réforme. Après plusieurs sursis obtenus en sa qualité de rédacteur en chef du Film, il est affecté en janvier 1918 à la caserne des Invalides, puis au service des stocks et réquisitions du Ministère du Commerce. En juin, il rejoint le 139 RI, alors stationné à Aurillac, et se voit confier la garde de prisonniers autrichiens. Atteint de scarlatine, il est hospitalisé durant l’été 1918, avant d’être affecté comme infirmier à ce même hôpital d’Aurillac. Après l’Armistice, il retrouve son bureau du service des stocks et réquisitions.


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Fiche réalisée par : Thomas Munoz

États de service

Service auxiliaire (20e EM)
du 26/02/1918   jusqu'au 30/06/1918 * 20e EM Arrière
Infanterie (139e RI)
du 01/07/1918   * 139e RI Arrière
Infirmier (inconnu)
* jusqu'au 18/10/1918   inconnu Arrière
Service auxiliaire (20e EM)
du 23/11/1918   * 20e EM Arrière
* indique une date incertaine (déduite ou approximative)

Production littéraire

La guerre est morte
1917 texte prose
La Princesse qui ne sourit plus, précédé de Chanson de route d’un qui n’est pas parti, Marche funèbre des Hohenzollern, Le Porc-épic et Prière aux aviateurs
1918 texte poésie
La Danse du scalp
1919 texte prose
La Jungle du cinéma
1921 texte prose


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