Chennevière Georges

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État civil : Léon Louis DEBILLE

« Ô pauvre cœur insatisfait,
Homme trouble, que faudrait-il
À ton bonheur ? »
(Poèmes. 1911-1918, 1920)


Naissance : 22/05/1884 à Paris
Décès : 21/08/1927 à Paris
Nationalité : française
Activité : écrivain
Statut : réserviste reprenant du service.

soldat 2e classe


Matricule : 301 (Classe : 1904)
Mobilisé à Paris 6e bu

Présentation

 

Conteur, critique, conférencier et surtout poète, Georges Chennevière est une figure de proue aujourd’hui méconnue de l’Unanimisme. Initiée par son ami Jules Romains, cette vision poétique de l’individu pris dans ses rapports sociaux détermine la composition de son premier poème dramatique, intitulé Le Printemps, mais également la structure de son œuvre poétique contemporaine et postérieure à la Première Guerre mondiale.

Mobilisé en août 1914, il est affecté au 79e régiment d’infanterie. Blessé au pied au cours des premiers combats, il est astreint à une longue convalescence, ponctuellement occupée par des tâches administratives effectuées dans un dépôt. Il éprouve alors jusqu’à l’écœurement l’écoulement du temps, l’absurdité et les contraintes de la discipline militaire, une « apathie médiocre » contraire à son idéal héroïque. Fait d’exaspération, de culpabilité et d’angoisse, son ennui trouve néanmoins un dérivatif dans la contemplation poétique de la résurgence des saisons, qu’il interprète comme une promesse de résilience du monde d’après-guerre. Cette espérance est à l’origine d’une longue apostrophe lyrique, « L’Appel aux hommes », écrite en 1918 et parue l’année suivante.

Déclaré apte au combat en février 1916, Chennevière intègre les premières lignes de la bataille de Verdun, puis celles de la bataille de la Somme cinq mois plus tard. Profondément ébranlé, physiquement et moralement, il est ensuite versé au service de radioscopie avant d’être affecté, en novembre 1916, à un groupe complémentaire de chirurgie. Sa création poétique traduit la multiplication des angles d’approche et les variations d’échelle d’un conflit vécu consécutivement de l’intérieur, en retrait du front, et dans son envers sanitaire. L’horreur des tranchées, l’indignation contre les responsables et les profiteurs de guerre, l’espoir né de la révolution russe et le désir d’une paix fraternelle irriguent son écriture en vers et en prose jusqu’au début des années vingt. Sa facture, entre classicisme et liberté de rythmes, réalisme familier et lyrisme raffiné, n’a bénéficié que d’une audience extrêmement restreinte, à la défaveur d’une œuvre pourtant riche des échos d’un siècle travaillé par la question du sens et de la pérennité de l’Être.


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Fiche réalisée par : Pauline Breton

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