Bertrand Adrien

with Aucun commentaire

État civil : Adrien BERTRAND

« Candide ne se consola de toutes ces pertes qu’en allant rêver sur les tombes, au fond de son verger »
(L’Orage sur le jardin de Candide, roman philosophique, Paris, Calmann-Lévy, 1917, p. 10).


Naissance : 04/08/1888 à Nyons
Décès : 08/11/1917 à Grasse
Nationalité : française
Activité : avocat ou juriste
Statut : réserviste reprenant du service.

maréchal des logis, sous-lieutenant, remis maréchal des logis


Matricule : 816 (Classe : 1908)
Mobilisé à Montélimar
Décorations :

8 septembre 1914 : Cité à l’ordre n° 6 de la 74e Division : « Le Général est heureux de signaler à la Division la très audacieuse et très fructueuse reconnaissance exécutée le 7 septembre vers Chaufontaine et Héméril [sic], sous les ordres du Maréchal-des-logis Bertrand (Adrien) du 2e régiment de Dragons. Le maréchal des logis Bertrand est nommé sous-lieutenant. »

Croix de guerre avec étoile d’argent.


Mort pour la patrie


Blessures de guerre :

Blessé le 01/11/1914 à Hériménil : plaie à l’aorte par éclat d’obus.

Présentation

À Paris, Adrien Bertrand il débute une carrière de poète, de journaliste et de biographe. Son premier recueil poétique, Les Soirs ardents, est dédié au poète parnassien Catulle Mendès. Sous le patronage de ce dernier, il fonde en 1908 la revue Les Chimères et collabore à plusieurs journaux littéraires et politiques. Socialiste et pacifiste, il analyse la vie parlementaire pour L’Homme libre et la politique étrangère pour Paris-Midi. À cette occasion, il se rend en Europe centrale – notamment dans l’Empire allemand – et aux États-Unis où il rencontre l’ancien président Théodore Roosevelt. Ces voyages consolident sa pensée antimilitariste et fournissent la matière d’un réquisitoire contre les visées pangermanistes de Guillaume II : La Conquête de l’Autriche-Hongrie par l’Allemagne : une nouvelle forme du pangermanisme, le « Zollverein ».
Ses idées le préparent son adhésion à la mystique patriotique du sacrifice, justifiée par la défense de la « civilisation » contre la « barbarie » prussienne, au cœur de la culture de guerre. En août 1914, il est incorporé au 2e régiment de dragons, rapidement engagé sur le front de Lorraine sous les ordres du Général de Castelnau. Maréchal des logis, Bertrand exécute des reconnaissances périlleuses qui l’exposent au feu ennemi. En septembre, l’une d’entre elles lui vaut d’être nommé sous-lieutenant de réserve à titre temporaire et cité à l’ordre de la 74e Division. Quelques semaines plus tard, il contracte une tuberculose pulmonaire dont il ne se remettra jamais. Après avoir été affecté au 13e régiment de chasseurs à cheval en mars 1916, il est finalement réformé l’été suivant. Conscient d’être condamné, il profite d’être alité pour composer une œuvre en prose et en vers chargée du poids du deuil de masse, de la récurrence des souvenirs de guerre, de la crainte du néant et du doute philosophique. L’Appel du sol, roman semi-autobiographique, incarnation de la perméabilité des genres propre à la littérature de guerre, est récompensé en 1916 du Prix Goncourt 1914. Il offre à son auteur une reconnaissance littéraire durable, et à son lecteur le retable immatériel et ambivalent d’une guerre vécue par un patriote pacifiste. Adrien Bertrand meurt à Grasse des suites de sa maladie, le 18 novembre 1917.

Commentaires

Réformé avec gratification le 24/06/1916 pour tuberculose pulmonaire contractée aux armées.


Fiche réalisée par : Pauline Breton

États de service

Dragons
du 04/08/1914   jusqu'au 07/09/1914   2rd Lorraine
Chasseurs à cheval
du 24/03/1916   jusqu'au 24/06/1916   13rcc Caserne ou dépôt
* indique une date incertaine (déduite ou approximative)

Production littéraire

La Victoire de Lorraine, carnet d’un officier de dragons
1915 texte journalisme et critique
Les Jardins de Priape
1915 texte poésie
La Conquête de l’Autriche-Hongrie par l’Allemagne : une nouvelle forme du pangermanisme, le « Zollverein »
1916 texte journalisme et critique
L’Appel du sol
1916 texte prose
L’Orage sur le jardin de Candide, roman philosophique
1917 texte prose


Laisser un commentaire

Un apport ? Une demande ? Un commentaire ?