« Mais tous allaient toujours,
Poussés par la nation,
Soûlés (sic) par les clairons
L’alcool et les tambours. »
(Le Sang des autres, poèmes : 1914-1917, Paris, Éd. du Sablier, p. 16).

Naissance : 16/09/1881 à Clichy
Décès : 16/07/1959 à Neuilly-sur-Seine
Nationalité : française
Activité : écrivain
Statut : réformé ou exempté.

Août 1914 : Versé dans le service auxiliaire en raison de son âge.
Juillet 1915 : réformé pour cause d’entérite.

Présentation

 

Né en 1881, René Arcos est âgé d’une vingtaine d’années lorsqu’il est introduit dans les avant-gardes parisiennes. Proche de Charles Vildrac et de René Ghil, il doit à ce dernier l’idée d’une musique verbale chantant les destinées individuelles au sein de « l’Être total du monde ». Il contribue ainsi aux expérimentations poétiques développées au sein de l’Abbaye de Créteil de 1906 à 1908. Son deuxième recueil poétique, La Tragédie des espaces, porte ainsi l’estampille éditoriale de l’éphémère phalanstère. À l’instar de Georges Duhamel et d’Henri-Martin Barzun, il compose des vers chargés de lier le microcosme au macrocosme, dans un rapport d’interdépendance qui se distingue de l’unanimisme.

En août 1914, lors de la mobilisation générale, il est versé dans le service auxiliaire pour raison d’âge. Moins d’un an plus tard, il est définitivement réformé pour cause d’entérite. Devenu correspondant en Suisse pour le journal américain The Chicago Daily News, il participe aux côtés de Romain Rolland à une lutte pacifiste sans concession. Les relations avec ses compagnons littéraires mobilisés ou engagés volontaires – parmi lesquels Charles Vildrac et Georges Duhamel – s’en trouvent dégradées et teintées de défiance réciproque. Son réquisitoire contre la guerre et ses responsables, diplomatiques et politiques, inspire l’écriture d’un recueil poétique, Le Sang des autres, et d’un récit en prose, Le Mal, 1914-1917. Il décline dans une facture lyrique et pathétique les idées émises en septembre 1914 par Romain Rolland dans Au-dessus de la mêlée : le caractère criminel du consentement à la guerre, la nature artificielle et politique de l’antagonisme des belligérants, la vanité du sang versé. Après le conflit, il contribue à la création de la revue Europe, dont il sera le rédacteur en chef.

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Fiche réalisée par : Pauline Breton