Re…lyre
FUMÉES
La fumée de ma cigarette
Est le miroir de mes instants ;
Légère quand je suis content
Lourde et basse quand je m’embête ;
La fumée de ma cigarette
Est le miroir de mes instants.Elle a les blancheurs de mouette
Et des profils de peu de temps.
La fumée de ma cigarette
Est le miroir de mes instants.C’est le nimbe où ma pauvre tête
Voudrait en paix rêver longtemps,
La contharide, l’excitant,
Pour le soldat toujours poète,
La fumée de la cigarette.E. S.
(Taca Tac Teuf Teuf, n°8, janvier 1917, p. 7).
Naissance : 01/06/1887 à Nantes
Décès : 19/01/1932 à Paris
Nationalité : française
Activité : journaliste
Statut : réserviste reprenant du service.
Pendant son service militaire, qu’il débute le 7 octobre 1908 au 25e régiment d’infanterie à Nantes comme seconde classe, il est promu caporal le 10 avril 1909 et sergent le 25 septembre de la même année, à son passage dans la réserve.
Ses condamnations pour anti-militarisme et incitation au meurtre en 1911, 1912, 1913 le font casser de son grade le 26 juin 1913, en application des art. 145 et 146 de l’instruction ministérielle du 21 juin 1907. Il est alors muté comme seconde classe dans la réserve au 116e régiment d’infanterie à Vannes. C’est toutefois au 265e régiment d’infanterie de Nantes qu’il est rappelé à la mobilisation générale le 3 août 1914.
Matricule : 1175 (Nantes 3e canton) (Classe : 1907)
Mobilisé à Nantes
Présentation
Édouard Sené, fils d’un chirurgien-dentiste nantais étudie les mathématiques et la mécanique. Puis il quitte Nantes pour Paris vers 1908, rejoint le journalisme syndical le plus engagé, et collabore régulièrement à des journaux comme l’hebdomadaire anarchiste Le Libertaire, le journal ouvrier La bataille syndicaliste en 1911 et le journal anarchiste Le Réveil anarchiste ouvrier, en 1913.
Ses prises de position en faveur de soldats, de militants et ouvriers maltraités le font comparaître plusieurs fois devant la Cour d’assises de la Seine et condamner à des peines de prison qui, cumulées, dépassent les 10 ans.
Incarcéré à la prison parisienne de La Santé, il bénéficie cependant du régime des prisonniers politiques, ses condamnations ayant été prononcées au titre des infractions à la loi sur la Presse de 1881.
Grâce à la mobilisation de toute la presse parisienne, de l’extrême-gauche à l’Action française, il est libéré par anticipation en octobre 1913 après 14 mois d’incarcération.
La déclaration de guerre l’amène à combattre courageusement, bien qu’il soit handicapé par une succession de maladies qui l’amènent à une mort prématurée à 44 ans.