État civil : Pierre Eugène Drieu la Rochelle
Nous sommes ceux qui savons et qui ne pouvons dire.
(« Plainte des soldats européens », Interrogation, 1921)
Naissance : 03/08/1893 à Paris
Décès : 15/03/1945 à Paris
Nationalité : française
Activité : écrivain
Statut : mobilisé.
caporal, sergent, ajdudant
(Classe : 1913)Décorations :
Croix de guerre
Blessures de guerre :
Par un shrapnel, à la tête, 23 août 1914, Charleroi
(Belgique)
Au bras, 28 octobre 1914, à Hermonville (Marne)
Au bras (grièvement) et tympan crevé, 25 février 1916, Thiaumont (Meuse)
Présentation
Mobilisé dès le mois d’août 1914, blessé à trois reprises, Pierre Drieu la Rochelle revint du front traumatisé, secoué selon ses mots d’un « besoin impérieux de crier, de chanter » qui ne le quittera plus. Ses deux recueils de guerre, réunissant les seuls poèmes qu’il laissera jamais publier, constituent ainsi sa première tentative de répondre à la brutalité de l’expérience combattante en se défaisant par une violence et une liberté rythmique assumées des carcans poétiques traditionnels.
S’y dessinent les contours d’un je lyrique enthousiaste et belliciste qui parvient, dans le baptême du feu entrevu à Charleroi, à concevoir grâce au verset, grâce au souffle emprunté à Nietzsche, un absolu guerrier offrant au sujet une manière d’accomplissement mystique et érotique. Mais les poèmes sont aussi l’occasion d’éprouver toute la distance séparant de cette lecture chevaleresque, l’horreur et l’absurdité de la guerre moderne d’une part, celle de terrassiers souillés par la peur et broyés par le fer ; et plus encore, d’autre part, l’expérience propre de Drieu, qui, à force de blessures et de maladies infâmantes, aura remplacé par la frustration l’engouement des premiers temps.
Au retour de la guerre, Drieu s’engagea dans des activités de journaliste, de romancier puis d’essayiste politique qui l’amèneront à se rapprocher successivement des surréalistes, des socialistes puis des milieux fascistes, sans jamais se
défaire de l’européisme et du profond sentiment de décadence humaine acquis pendant la guerre. En 1945, il se donne la mort à Paris, après avoir activement collaboré, en tant que directeur de La NRF, et , au passage, publié une version lissée de ses poèmes de jeunesse, remaniés sous un jour plus favorable à l’Allemagne.
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Fiche réalisée par : Nicolas Bianchi
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