État civil : René Lucien CHOMETTE

Le 11
armistice
tu as vingt ans ce jour-là
toutes les maisons crient de joie
mais un amour s’attriste en toi.

Naissance : 11/11/1898 à Paris
Décès : 15/03/1981 à Neuilly-sur-Seine
Nationalité : française
Statut : réformé ou exempté (Classe : 1918)

Présentation

Avant de se faire connaître, sous le nom de René Clair, comme l’un des cinéastes les plus populaires de son temps, René Chomette aspirait avant tout à être auteur, et poète. Fils d’un couple de commerçants des Halles, et élève au lycée Louis-le-Grand, il fut témoin du bouleversement que fut pour les siens la Grande Guerre : son frère aîné, Henri, est engagé volontaire, et son père, Marius, mobilisé à l’âge de quarante-sept ans, laissant le commerce familial aux soins de son épouse.

Réformé début 1917 pour défaut de constitution, René s’engage au sein de la Croix-Rouge – peut-être pour le prestige de l’uniforme, dont jouissent alors déjà ses amis Jacques Rigaut et Maxime François-Poncet, sans doute aussi pour s’éloigner d’une relation tumultueuse qu’il entretient avec une comédienne. Il est affecté au service des cantines, alors dirigé par Lucien Daudet, et envoyé fin avril à proximité du Chemin des Dames, tandis que vient d’échouer une importante offensive de l’armée française. Chomette est témoin des pertes et des insurrections, avant d’être rapidement évacué pour raison de santé.

Son bref passage au front lui inspirera quelques pages méconnues, où le conflit apparaît comme un « hors-champ », ou bien sous forme de visions cauchemardesques. Quant à son impact sur l’œuvre du cinéaste, il semble se manifester – sans parler du canon pointé sur le public par Satie et Picabia au début d’Entr’acte – à travers une phobie du bruit et une certaine nostalgie de la France d’avant 14…

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Fiche réalisée par : Thomas Munoz